Les Néonicotinoïdes
“Si on prend la quantité répandue en un an sur la planète, environ 20 000 tonnes en 2010, on peut tuer 3 fois 10 puissance 18 abeilles, soit trois milliards de milliards d'abeilles.”
Stéphane Foucart
Les pesticides font partie du paysage agricole depuis les années 30. Les recherches menées suite aux dégâts environnementaux causés par ceux-ci permettent de prendre conscience de leur dangerosité. Les scientifiques ont pu établir des bilans sur les effets néfastes de ces pesticides sur l’écosystème. Aujourd’hui, les associations de protection de l’environnement luttent pour faire interdire ces pesticides.
Zoom sur les Néonicotinoïdes
Ils font partie d’une famille de substances d’insecticides qui représentent un quart des ventes totales d’insecticides dans le monde, ils sont principalement destinés aux champs de betteraves sucrières et aux cultures de maïs.
Les néonicotinoïdes sont les insecticides les plus utilisés dans le monde pour la protection des cultures agricoles et animales, contre les insectes parasites. Ce qui en fait un danger considérable pour les insectes pollinisateurs.
Le problème majeur est que ceux-ci sont systémiques, c’est à dire qu’une fois mis en terre (ils ne se pulvérisent pas mais sont grainés avec une résine toxique), le poison imprègne tous les tissus de la plante, des racines aux pétales, transformant les cultures et le pollen en poison mortel. De plus, ils sont solubles dans l’eau, ils peuvent de ce fait, se propager de façon imprévisible dans la nature.
Chronologie des Néonicotinoïdes
Mise en place de restrictions
De nouveaux éléments scientifiques ont conduit l’Union européenne à restreindre progressivement les usages de ces substances.
C’est en 2013, que la Commission Européenne interdit l’usage de trois néonicotinoïdes ; l’imidaclopride, la clothianidine et la thiaméthoxame, dans le traitement des sols, semences et feuilles des cultures attractives pour les abeilles. Ceux-ci étant jugés trop nocifs, d’après les conclusions de l’Autorité européenne de sécurité des aliments.
En France, la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, prévoit l’interdiction totale de tout produit contenant des néonicotinoïdes, à compter du 1er juillet 2018.
L’Anses a mené d’importants travaux pour évaluer les effets de ces substances sur les abeilles et s’est particulièrement investie pour renforcer les exigences dans le cadre des autorisations de mise sur le marché. Elle a également effectué des recherches concernant la mise en place de solutions alternatives aux insecticides chimiques ou non, à base de néonicotinoïdes.
Le retour des Néonicotinoïdes
Ces insecticides, autrement appelés “tueurs d’abeilles” avaient déjà obtenu une dérogation le 14 décembre 2020 pour leur utilisation dans les champs de betteraves sucrières.
Malgré le recours lancé par les ONG comme Fédération Nature et Progrès, Terre d’abeilles, le Syndicat National d’Apiculture et la Confédération Paysanne ; le Conseil d’Etat a dit oui pour la réintroduction temporaire de ces insecticides, le 15 mars 2020.
Cette dérogation permet leur utilisation uniquement dans un cadre contrôlé, limité et s’il s’agit d’un danger qui ne peut être maîtrisé par d’autres moyens “raisonnables”, pour une durée de 120 jours maximum.
BEEBIKE s’engage
Soucieux d’offrir une alternative de déplacement éco-responsable, l’entreprise BEEBIKE soutient également la cause des abeilles. Son créateur, apiculteur amateur, reverse 10 à 20 euros à l’association CETA44, pour chaque électrification.
Cette association lutte pour la sauvegarde de l’abeille Noire en Loire-Atlantique, propose des formations, ateliers et conférences sur la transmission de savoirs apicoles et encourage le développement de l’apiculture.
Retrouvez leur site internet ici.